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Est-il moral de désirer le bonheur ?

Analyse du titre

Il faut toujours analyser un titre pour le comprendre entièrement.

Avant de commencer, il est intéressant de proposer des réponses spontanées.
Une réponse peut être oui.
En effet, le bonheur est recherché par tout le monde, et ça recherche est partagée par tous. Par conséquent, c'est normal, naturel, inné, et pleins d'autres adjectifs utilisables ici (mais le plus important est naturel).
Une réponse peut aussi être non.
En effet, si on prend l'aspect extérieur comme référence pour la morale, alors le désir du bonheur est personelle et non communautaire, et donc égoïste. On a d'ailleurs une contradiction avec le premier exemple pour le "oui". L'égoïsme n'est pas considéré comme morale. Mettre cet égoïsme inné devant le monde extérieur correspond à une certaine animalité, et donc de l'inhumanité. Selon ce raisonnement, on a donc une opposition entre le désir de bonheur, qui représente l'animalité, et l'humanité, qui représente la morale et la raison. Un exemple d'oeuvre qui exploite cette aspect est "Le Loup de Wall Street".

La première étape est l'analyse des termes du titre.
Pour être plus précis, il faut trouver les mots proches et les mots opposés, ou ce que n'est ou ce que n'est pas chaque terme.
Le terme "moral" désigne ce qui, dans une conscience de référence, est acceptable et irréprochable. Cependant, ce terme est assez complexe. En effet, la moral dépend d'un référenciel. Hors, la, nous n'avons pas de référenciel.
Le terme "désirer" désigne l'envie d'accéder à quelque chose.
Le terme "bonheur" représente le positif, et quelque chose d'enviable. C'est une absence de mal, de souffrance, et une présence de satifsaction. En général, le bonheur provient de l'extérieur et est souvent dû à la chance. C'est l'opposition au malheur, qui représente le négatif, l'exact opposé du terme "bonheur". Leur seul point commun est leur cause : l'extérieur. Cependant, ce terme nous interroge sur si les causes du bonheur ou du malheur sont tout le temps extérieures, ou si elles peuvent être intérieures.

La prochaine étape d'analyse est l'analyse des thèses.
L'idée est de dériver le titre pour en faire une thèse similaire, ou une antithèse.

3 Perspectives

Chercher le bonheur est naturel, commun, normal, donc c'est indifférent à la morale (a-moral).

Pourtant, nécessité d'une "morale du bonheur", d'une éthique ou encore d'une sagesse : parvenir au bonheur suppose une méthode réfléchie.
Un exemple de méthode pour accéder au bonheur est le développement personnel. Certains philosophes stoïciens en parlent. L'exemple étudié est Epictète.

Cependant, en approfondissant, on voit qu'agir moralement c'est agir de façon désintéressée, donc sans tenir compte du bonheur.

Première partie - recherche du bonheur et spontanéité du bonheur

Il est naturel de chercher à être heureux : cela n'est pas ni moral, ni immoral : c'est une FIN naturelle et nécessaire.
Une référence pour s'en rendre compte est "Le conatus" de Spinoza. Il dit "Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévere dans son être." dans le chapitre Éthique III. Par là, il faut comprendre que, pour l'humain, perséverer dans son être veut dire "être heureux".

Kant en parle dans son livre Critique de la raison pure. Il dit "Le bonheur est la satisfaction de tous nos penchants (aussi bien extensive, quant à leur variété, qu'intensive, quant au degré, et que protensive, quant à la durée).". La définition du bonheur est donc un état de satisfaction parfaite. Être heureux peut donc vouloir dire qu'on est pleinement nous même, soit qu'on ne manque de rien.
Donc, dés qu'on éprouve une frustration, donc qu'un penchant n'est pas satisfait, on est pas vraiment dans une sensation de bonheur. Cependant, si le penchant n'est pas pleinement satisfait, alors il n'est pas vraiment considéré comme satisfait. Hors, avec ce raisonnement, le penchant doit être dans le meilleur état possible. Hors, selon certaines lois mathématiques, la croissance devient infini, et devient donc inatteignable. Cette définition a donc un problème. Il faut préciser que le penchant doit être satisfait au mieux.

Cependant, Kant apport une nuance dans son livre Fondement de la Métaphysique des moeurs. Il dit "pour l'idée du bonheur tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire". Il faut donc aussi ajouter une variable de temps. En effet, savoir que ces penchants vont chuter un jour créer un sentiment d'inquiétude envers la venue de ce jour. Hors, la mort marque un arrêt de ces penchants, et tout le monde vas y passer (même vous). On peut être sur qu'un jour, tout s'arrêtera, et donc cette variable est toujours présente. Donc, le bonheur absolu semble impossible. C'est un idéal irréel. Toutes satisfactions réelles sont donc relatives, et donc objectivement insuffisantes pour constituer un bonheur absolu.

Le sujet met en question une idée (une thèse) qui de prime abord peut sembler évidente : désirer le bonheur est naturel, et par conséquent, semble ne pas avoir à faire l'objet d'une évaluation morale. Pourtant, il s'agit de la recher d'un idéal, qui est contraire à ce que la réalité peut proposer. Est-il possible de réfléchir à une méthode sur / efficace pour parvenir au bonheur ? Autrement dit, peut-on élaborer une éthique proposant des règles à suivre pour parvenir au bonheur ?

Deuxième partie - Nécessité d'une méthode du bonheur

La question qui se pose maintenant est la question des modes de vie. On cherche la relation entre l'éthique (représentant un conseil dans cette phrase) et les méthodes d'accès au bonheur. La necéssité d'une méthode de bonheur représente la nécessité d'acquérir des règles de vie permettant d'atteindre ce bonheur.

Un philosophe stoïcien, nommé Epictète, a aussi creusé la question. Il a écrit ce text :

Parmi les choses qui existent, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. Dépendent de nous: jugement de valeur, impulsion à agir, désir, aversion, en un mot, tout ce qui est notre affaire à nous. Ne dépendent pas de nous, le corps, nos possessions, les opinions que les autres ont de nous, les magistratures, en un mot, tout ce qui n'est pas notre affaire à nous. Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchement, sans entraves. Les choses qui ne dépendent pas de nous sont dans un état d'impuissance, de servitude, d'empêchement, et nous sont étrangères. Souviens-toi donc que, si tu crois que les choses qui sont par nature dans un état de servitude sont libres et que les choses qui te sont étrangères sont à toi, (alors) tu te heurteras à des obstacles dans ton action, tu seras dans la tristesse et l'inquiétude , et tu feras des reproches aux dieux et aux hommes. Si au contraire tu penses que seul ce qui est à toi est à toi, que ce qui t'est étranger – comme c'est le cas – t'est étranger, (alors) personne ne pourra plus exercer une contrainte sur toi, personne ne pourra plus te forcer (...), tu ne feras plus une seule chose contre ta volonté, personne ne pourra te nuire, tu n'auras plus d'ennemi, car tu ne subiras plus de dommage qui pourrait te nuire. Désirant donc des choses aussi élevées, souviens-toi que ce n'est pas en te contentant d'un effort modéré que tu dois chercher à les atteindre, mais qu'il y a des choses auxquelles tu dois totalement renoncer, et d'autres que tu dois remettre à plus tard pour le moment. Mais si tu veux et ces biens et en même temps magistratures et richesse (…) il est sûr que tu n'obtiendras pas ces premiers biens, qui sont les seuls à procurer liberté et bonheur (...). Exerce-toi donc à ajouter d'emblée à toute représentation pénible : « Tu n'es qu'une pure représentation et tu n'es en aucune manière ce que tu représentes. » Ensuite examine cette représentation et éprouve-la à l'aide des règles qui sont à ta disposition, premièrement et surtout à l'aide de celle-ci : Faut-il la ranger dans les choses qui dépendent de nous ou dans les choses qui ne dépendent pas de nous ? Et si elle fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous, que te soit présent à l'esprit que cela ne te concerne pas.

On peut découper les choses qui existent en 2 parties :

Les choses qui dépendent de nous

Ces choses là sont nos affaires, on a quelque chose à y faire. On peut les modifier / les changer. Elles impliquent un jugement de valeur qui implique nos décisions et qui a des conséquences sur ce qu'on désire et sur ce que l'on ne désire pas. Par exemple, vouloir capturer des enfants dans sa cave ou faire un don de 1 million d'euros à une association de charité rentrent dans cette catégorie.

Les choses qui ne dépendent pas de nous

Ces choses là ne sont pas nos affaires. Sur ces choses là, on croit pouvoir agir, mais au final, ça ne dépend pas de nous. Par exemple, un cancer foudroyant de son corps ou une invasion de Taïwan par la Chine rentrent dans cette catégorie.

Dans ces deux cas, on peut avoir un repère intérieur / extérieur, ou acte / puissance. Mais le plus important est actif / passif. Si on est actif, on agit sur ce qu'il se passe, et les conséquences dépendent de nous. On est acteur de l'action. Si on est passif, on subit ce qu'il se passe. On est patient de l'action.
Le domaine de notre activité correspond aux choses qui ne dépendent que de nous. Nous pouvons donc reprendre possession de nous même grâce à cette activité, et devenir en acte de nous même.
Au contraire, en prétendant agir sur les choses qui ne dépendent pas de nous, nous sommes comme les marionettes de forces qui nous sommes extérieures. C'est à dire que nous ne sommes pas encore pleinement nous même, nous ne le sommes qu'en puissance.

Donc, pour reprendre possession de soi, il faut arrêter de s'embêter avec ce qui ne nous concerne pas. Il faut à la place se concentrer sur ce qui dépend de nous, nos jugements de valeur, donc nos décisions, désirs et aversions. Il faut cependant justifier que tout cela ne dépend que de nous.

Quelle raison est-il légitime pour penser que le jugement de valeur ne dépend que de nous ?

Les jugements de valeur dépendent de nos choix. On a un repère entre les choses qui dépendent de nous (contigence) et qui ne dépendent pas de nous (nécessité). Ce repère est très bon pour représenter les choix et l'absence de choix. La contingence représente la possibilité de changer les choses. La nécessité représente l'impossibilité de changer quoi que ce soit. Un jugement peut être vrai ou faux, une décision a lieu ou non, un désir existe ou non. Il y a donc des alternatives pour chaque valeur notées.

Il y a cependant une objection à cette réflection. En effet, la valeur des choses est relative et non absolue. Pour y répondre, il faut savoir ce qu'est un jugement de valeur. C'est quelque chose, qui est soit un moyen soit un obstacle pour atteindre un objectif, ici le bonheur. Une valeur incertaine des choses qui ne dépendent pas de nous provoque de l'inquiétude, et donc limite le bonheur. Cela nécessite un choix radical pour se sortir de cette situation, qui représente un obstacle.
Donc, c'est ce qui est externe qui est nuancé, mais pas la vie intérieure si le jugement est solide.

Il y a encore une autre objection. La modication d'un jugement ne modifie pas nécessairement le désir. Un jugement peut ne pas être suffisant pour changer un désir. Pour répondre, il faut se dire qu'une modification d'un désir est progressive. En effet, elle suppose des exercices et de la discipline. Par exemple, une forteresse n'apparaît pas en un claquement de doigt. C'est la même réflexion que le développement personnel. La transformation accompagne la réalisation d'un travail. De plus, elle nécessite un entretien, comme la forteresse qui doit être rénovée de temps en temps. Un exemple d'exercice est la préparation le matin à la journée, en se rappelant des règles fondamentales (intérieur / extérieur). Dans la même refléxion, le soir on fait le bilan / récapitulation, de la journée.

La dernière objection représente l'arrivée l'ennui dés que le bonheur est atteint. Il manque une forme d'activité dans le bonheur. Pour répondre, il faudrai approfondir la compréhension du bonheur. Le bonheur peut représenter une absolue compétude des satisfactions. Il peut aussi représenter une tranquilité parfaite. Or, dans ces deux cas, il n'y a pas de vie et d'activité, soit le contraire de la vie. C'est un peu comme la mort selon Freud. Donc, pour un être vivant, le bonheur ne représente ni l'absolue satisfaction ni l'absolue non satisfaction, mais une pleine activité (le moins teintée possible de passivité). Cependant, ici l'activité représente un processus de développement. Il faut cependant bien différencier le joie et la tristesse selon Spinoza. Mais aussi, s'occuper de ce qui est notre affaire à nous, c'est une activité. Donc, c'est un travail continu est permanent.

Le plus important est d'arriver à ignorer ce qui ne dépend pas de soi, et se concentrer sur soi pour atteindre le bonheur. Pour cela, il faut corriger le jugement, et donc réorienter le désir. Il faut donc corriger le moyen pour pleinement utiliser le moyen d'accés au bonheur, et donc changer ses choix de vies. On peut dire "les moyens du moyen".

Cependant, on peut se demander si la méthode de recherche est universellement partagé. Par exemple, si une personne particulière ne la partage pas, alors on fera obstacle au bonheur de cette personne, ce qui n'est pas moral. La réponse est que je ne peut être obstacle au bonheur d'autrui que si il le cherche dans ce qui ne dépent pas de lui (extérieur), autrement dit, quoi qu'il arrive, il ne le trouvera pas quoi qu'il arrive, donc nous ne sommes pas un obstacle au bonheur.

Cependant, ce genre de modes de vies ne sont pas humains. En effet, on a des émotions, des désirs, des sentiments... On peut répondre que oui et que c'est factuel. Cependant, ce qui est visé, c'est un état de satisfaction absolue, donc un affecte uniquement positif, donc sans négativité. Il faut de plus distinguer humains et animaux. On a donc une question ici, qu'est-ce qui proprement humain. La réponse est simple : la raison. L'humain peut donc privilégier la raison aux émotions, désirs et sentiments. On a encore une fin, un moyen et un moyen de moyen, qui implique une progressivité. De plus, on n'est pas passif, et on réflechit.

Une autre (encore) objection consiste à dire que tout cela représente de l'égoïsme naturel. Hors, la morale ne viserai t'elle pas à lutter contre l'égoïsme naturel ? Donc contre tout ça ?

Troisième partie - Qu'est ce que la morale à proprement parler ?

Dans le sens commun, la définition de la morale est le système de règles impératives et de jugements proprement appliqués. Elle défini plusieurs jugements selon des règles appliquées. Ces jugements permettent de distinguer un comportement bien ou mal. C'est pour cela qu'on utilise l'expression "faire la morale". Si au premier abord, la morale semble consister en évaluations réfléchies de nos comportements (bien ou moral), le présupposé de ces évaluations ou jugements est l'adoption de certaines règles, considérées comme légitime, et devant par conséquent être respéctées par autrui. Le jugement moral (bien / mal) consiste dans l'évaluation de la correspondance ou non correspondance entre nos comportements avec ces règles. Par exemple, le jugement "tu as menti, c'est mal" présuppose que l'on adopte comme légitime la règle selon laquelle "il ne faut pas mentir", et le désaccord entre le comportement réel observé et la règle.

Il faut distinguer deux choses. Premièrement, les refléxions moralement pratiques sur la valeur morale des comportements ou non de règles. Deuxièmement, les réflexions théoriques sur la valeur des règles.

Pour pouvoir apporter une réponse à la question "Qu'est ce qu'est la morale ?", il faut au préalable se demander qu'est ce qu'un impératif / règle moral à proprement parler. Nous recevons un grand nombre d'impératifs de la part des autres. La question consiste à se demander lesquelles parmis eux sont des impératifs moraux. Un impératif ou un commandement commence par "tu dois", "il faut"... Cependant, si il s'agit des lois de la nature, alors on ne peut pas parler d'impératifs. Par exemple, les lois de la gravité, bien qu'"il faut", ne sont pas des impératifs.

Cependant, qu'est ce qu'un impératif moral ? Un impératif est une contingence. En effet, le préssuposé de tout impératif sans aucune exception est qu'un comportement autre pourrait être observé : c'est donc la contingence du comportement. En effet, un humain peut mentir ou ne pas mentir. Il existe 3 types d'impératifs différents. Il y a les impératifs techniques, qui sont en fait des méthodes / modes d'emplois, comme une recette de cuisine. L'idée principal est que cette impératif ne vaut quelque chose que si je veut atteindre la fin permise par la méthode. Cependant, cela n'est pas une définition, mais une précision d'utilisation. Cette impératif est donc conditionnel, c'est une règle qui ne s'impose à moi qu'à la condition que je veuille attendre la fin que cette règle permet d'atteindre. Cependant, avec cette réfléction, beaucoup de choses sont considérées "conditionnelles", et peuvent ne pas être respéctées. Par exemple, si une personne a assez d'argent pour payer pleins d'amendes, il peut enfreindre les lois sans problèmes.

Quatrième partie - En quoi consiste précisemment un impératif moral ? Quel relation entre morale bien défini et recherche du bonheur ?

Les impératifs non techniques et généraux sont des impératifs moraux. Cependant, on peut remarquer que les impératifs non moraux sont des impératifs égoïste. Ils répondent à des volontés intéressés / conditionnel (il faut M pour F). Les impératifs moraux, à proprement parler, ne sont pas égoïstes. De plus, ils ne sont pas intéressés / non conditionnel (il faut F). Leur volonté est "non-égoiste".

Nous allons étudier la thèse Kantienne : la morale du devoir. Elle nous impose de subordonner notre désir de vivre heureux à ce qu'il nous faut viser en tant qu'être humain. Cependant, c'est en tant qu'être vivant (naturel / animal) que nous recherchons le bonheur (la satisfaction absolue, voir partie 1), donc avec les volontés intéressés, égoïstes et sans impératifs moraux. Si on recherche le bonheur en tant qu'être humain, alors nous pouvons envisager de nous déterminer à agir de façon non intéressé / non-égoïste. Donc, la gratification ne doit pas être présente dans ces impératifs pour qu'ils soient moraux. La volonté morale serai donc elle même sa propre fin (comme sur les oeuvres d'arts).

Cependant, Kant dit dans Fondements de la métaphysique des moeurs "De tout ce qu'il est possible de concevoir dans le monde (...), il n'est rien qui puisse sans restriction être tenu bon pour, si ce n'est seulement une volonté bonne.". Donc, il y a un repère "relativement / absolument". Rien n'est absolument bon, mais seulement relativement pour la fin qu'elles visent. Par exemple, la générosité de donner des armes à Poutine pour l'aider à tuer des ukrainiens ou des tchétchènes est géénreux pour Poutine, mais pas pour tout le monde. Donc, elle est relativement bonne pour Poutine, mais diabolique pour le reste de l'humanité.

La question est est ce qu'il existe des choses qui sont bonne pour tout le monde, donc absolument bonne ? Il faut établir une distinction entre "agir seulement conformément au devoir" et "agir par pur devoir". Le deuxième veut dire "respect des règles par peur des sanctions". Le premier semble être similaire au premier, or ce n'est pas les lois qui interdisent le respect des règles, mais la raison. Le premier est intérieur et le deuxième extérieur à l'individu.

Donc la morale ne juge pas les comportements, mais les intentions. La loi juridique juge au contraire la conformité extérieur de l'acte de loi, si quelqu'un n'arrive pas à suivre sa raison (à noter que certains lois ne sont pas raisonnables). Un exemple est le film "minority report". On a donc un nouveau repère "droite / morale" dans certains cas, où la loi n'est pas parfaite. Certaines choses illégales sont pourtant morales, comme dans l'histoire d'Antigone. Un impératif morale n'est donc pas nécessairement un impératif légal ou politique.

On ne sait toujours pas ce qu'est un impératif moral. Pour s'orienter, on peut se demander "qu'est ce qu'un être humain pour qu'il puisse se déterminer à agir moralement, c'est à dire de facon désintéressée ?". Pour comprendre la moral, il faut comprendre l'être humain sous la forme d'un dualisme. Il y a un dualisme entre la raison et la sensibilité. Il faut pouvoir utiliser des alternatives dans ce dualisme, avec des choix, et donc de la contingence et liberté. Il faut donc se déterminer à agir entièrement en tant qu'être humain, et pas en tant qu'animal.

On est plus proche que jamais de ce qu'est un impératif moral, mais on n'y est pas encore. Pour mercredi, lire le 2, 3, 4 et la conclusion de la fiche.